Humiliations, moqueries, insultes…que certains lancent sans en finir et que d’autres les entendent tous les jours. Il s’agit du regard que portent les autres sur les kilos en trop. Quotidiennement, les personnes fortes et grandes sont victimes de discriminations et de stigmatisations. On parle de « fat shaming » ou, en français, de « grossophobie ».

Qu’est que c’est le fat shaming ?

Pas facile et assez délicat à définir, cette expression très populaire aujourd’hui dans le langage médiatique, désigne avant tout un comportement social. Lorsque quelqu’un se moque en public d’une personne en surpoids, on fait preuve de fat shaming.

Concrètement, se sont tout le genre de commentaires blessants adressés aux personnes grosses et obèses, tels que : « Tu serais bien plus jolie avec des kilos en moins », « Tu ne trouves pas que t’es assez grosse comme ça ? », « Tu es sûre que tu veux manger ça ? », « T’as encore grossi ? Tu devrais maigrir !».

Une forme de harcèlement quotidien malheureusement très fréquent sur les réseaux sociaux. Le fat shaming entraîne dans son sillage nauséabond certains stéréotypes. Banalement les « gros » et les « grosses » sont classifiés de paresseux et d’incompétents, ils manquent de volonté, ils ne méritent pas de trouver l’amour et d’être heureux. Par-dessus tout, ils sont considérés impitoyablement responsables de leurs problèmes de poids. Ce qui peut conduire à une discrimination à l’embauche notamment.

Les effets nocifs du fat shaming sur la santé

Selon une chercheuse américaine de l’University of Pennsylvania, une idée préconçue très généralisée suppose que, plus on stigmatise les personnes en surpoids, plus on les motive à retrouver la ligne. Comme s’il s’agissait d’un traitement mental par stimulation électrique. Mais le résultat est tout à fait l’inverse.

Les personnes discriminées se renferment sur elles-mêmes et se réfugient chez eux. En même temps, elles cherchent un réconfort en consommant davantage de calories et cessent de pratiquer une activité physique. C’est un cercle vicieux qui a un impact négatif sur leur santé.

Cette chercheuse a mené une étude publiée dans la revue médicale Obesity. La chercheuse a travaillé avec 159 volontaires, notamment des femmes souffrant d’ obésité, la plupart d’origine afro-américaine, afin de vérifier dans quelle mesure elles étaient stigmatisées à cause de leur poids. Elles ont été interrogées sur le niveau de fat shaming auquel elles faisaient face au quotidien, et à quel point ces remarques dévalorisantes avaient un impact sur leur moral.

Résultat ? Les participantes qui se sentaient très discriminées au quotidien, avaient environ 3 fois plus de risques de développer un syndrome métabolique et 6 fois plus de risques de présenter un taux de triglycérides supérieur à la moyenne.

Les chercheurs signalent que la société doit bien comprendre que l’humiliation n’est pas une stratégie efficace pour induire un changement positif chez la personne en surpoids.  Ils concluent que les remarques dévalorisantes sont mauvaises pour la santé en générale.

Pour réduire l’impact psychologique, les proches et la famille peuvent jouer un rôle essentiel en traitant les patients avec respect. La question du poids doit être évoquée avec délicatesse et sans jugement, en soutenant et en encourageant les patients qui affrontent cette expérience. Prendre une certaine distance des réseaux sociaux… peut être également une bonne idée.

Source :  http://onlinelibrary.wiley.com/doi/10.1002/oby.21716/abstract;jsessionid=FC99DD361BBDDC1DD1DF5F761185F6EE.f04t03?systemMessage=WOL+Usage+report+download+page+will+be+unavailable+on+Friday+27th+January+2017+at+23:00+GMT/+18:00+EST/+07:00+SGT+(Saturday+28th+Jan+for+SGT)++for+up+to+2+hours+due+to+essential+server+maintenance.+Apologies+for+the+incon