Sur une trentaine de produits analysés, 16 contenaient des traces de cet herbicide, le glyphosate.

Depuis le 8 Février 2017 une pétition européenne visant à interdire le glyphosate, un herbicide classé « cancérogène probable » et, qui entre dans la composition du célèbre désherbant Roudnup, a été lancée. C’est en partant du constat que ce pesticide était très rarement recherché, que l’ONG Générations futures a menée étude, dont les résultats ont été publié ce jeudi 17 septembre 2017.

Sur 30 échantillons, 16 contenaient du glysophate

Des membres de l’ONG sont allés faire leurs courses dans deux supermarchés, à Paris et en Picardie. Dans leurs sac de courses on retrouve des paquets de lentilles, de pois cassés, des pâtes, des biscottes ou encore des céréales pour le petit-déjeuner.

Sur ces 30 échantillons analysés, « 16 contenaient du glysophate, soit 53,3% » précise l’ONG. Les scientifiques ont principalement retrouvé ces traces dans les céréales pour le petit-déjeuner tels que : Muesli Alpen Swiss, Weetabix Original, Muesli Jordan Country crisp, Country store Kellogs, Granola flocons d’avoines grillés aux pommes Jordans, All Bran Fruit’n Fibre Kellogs) mais aussi dans les lentilles (Lentilles vertes Vivien Paille et Lentilles blondes Leader Price) et les pois chiches (Pois chiches St Eloi et Pois chiches Leader Price)

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Le glysophate est le principal actif du Roundup, un herbicide non sélectif. Ce dernier a été découvert par un chimiste de Monsanto et c’est l’herbicide le plus utilisé dans le monde. Les taux qui ressortent de cette analyse peuvent atteindre 2 microgrammes/kg d’aliments. L’ONG estime que cela pose à terme un risque pour l’organisme. Le principe actif du Roundup est dans l’attente d’une nouvelle homologation européenne.

Les analysés ont portés sur 18 échantillons à base de céréales, 7 pâtes alimentaires, 3 autres produits (petits pains secs, biscottes…) 7 de lentilles, 2 de pois chiches, 2 de haricots secs, 1 de pois cassés.

7 céréales sur 8 en contenaient

Dans ces résultats, les analyses concernant les céréales sont assez inquiétants, 7 céréales sur 8 contenaient du glysophate, soit 87, 5% et 7 légumineuses sur douze en contenaient, soit 58,3 %. Cependant, la proportion est nettement plus faible pour les pâtes (2 sur 7), et complètement nulle sur les trois autres produits à base de céréales.

« Les concentrations (de glyphosate) retrouvées vont de 40 microgrammes/kg pour une céréale du petit déjeuner à 2 100 microgrammes/kg pour un échantillon de lentilles sèches », relève Générations futures.

« Il n’y a, pour les aliments bruts (légumineuses), pas de dépassement de limite maximale en résidus (LMR, un seuil réglementaire de concentration de résidus de produits pesticides) », précise toutefois l’association, pour qui toutefois cette limite est « très élevée » pour les lentilles séchées (10 000 microgrammes/kg). Il n’existe pas de LMR pour tous les aliments transformés, ajoute-t-elle.

Il faut stopper l’usage de cette molécule

Même si les taux, pour la plupart assez élevés (jusqu’à à 2 microgrammes/kg d’aliment), ne peuvent pas déclencher une intoxication aigue, l’association estime que cela contamine peu à peu le tube digestif et don l’organisme.

« Évidemment, il n’y a pas de risque d’intoxication aiguë, mais on sait qu’être exposé à un produit cancérogène à côté d’autres, dans d’autres secteurs de l’environnement, pendant des années et des années, ce n’est pas du tout une bonne nouvelle pour la santé humaine », a déclaré M. Veillerette, porte-parole et directeur de Générations futures.

Du glysophate déjà retrouvé dans l’urine

Précédemment, Génération futures avait publié une étude qui avait montré que 100% des personnes testées avaient du glysophate dans leurs urines.

Le renouvellement de la licence du glysophate va être réalisé le 5 ou 6 octobre pour une durée de 10 ans. Le vote sur l’autorisation de cet herbicide controversé.

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En juillet, la Commission européenne a proposé le renouvellement pour dix ans de la licence du glyphosate. Le vote sur l’autorisation de cet herbicide controversé pourrait avoir lieu le 5 ou 6 octobre lors d’un comité d’experts. La France a annoncé fin août qu’elle voterait contre la proposition de la Commission. Elle a une position clé, car une majorité qualifiée (55 % des Etats membres, représentant 65 % de la population de l’Union) est requise dans ce dossier.