Même si elle reste le moyen de contraception le plus utilisé chez les jeunes femmes, la pilule est de moins en moins privilégiée par les Françaises, au profit du stérilet ou du préservatif. C’est ce qu’indique le baromètre publié par Santé publique France sur les pratiques contraceptives.

À lire aussi : La pilule fait-elle grossir ?

Cela fait 50 ans que la légalisation de la contraception a eu lieu, et depuis de nombreux autres moyens ont vu le jour : préservatif masculin et féminin, implants, stérilisations masculine, stérilet entre autres. Mais depuis toutes ces années, quels sont les moyens de contraception préférés des Français ? Le 26 septembre a eu lieu la journée mondiale de la contraception, l’occasion de faire le point sur les moyens de contraception les plus utilisés. Bien que toujours présente dans le top 3, la pilule est de plus en plus boudés par les femmes.

Quelle est l’origine de cette chute ?

À l’origine de cette chute vertigineuse, le débat sur les risques et la sécurité liés aux pilules de 3e et 4e génération ouvert en 2012, suite à la plainte de Mario Larat. À 18 ans elle fut victime d’un AVC (elle restera handicapée à 65%),  alors qu’elle utilisait une pilule de 3e génération. Une plainte récemment classée sans suite par la justice., mais l’avocat de la jeune femme va déposer plainte en partie civile.

Le combat mené par la jeune étudiante va ouvrir la voie à d’autres jeunes femmes qui porteront également plainte. Un total de 130 plaintes, toutes centralisées au pôle de santé de santé publique, ont été déposées dans le cadre d’une enquête. Cette enquête préliminaire visée 29 marques de pilules de 3e et 4e génération, notamment Schering, Merck et Pfizer, 8 laboratoires ainsi que l’ANSM. Parmi les médicaments mis en cause, Diane 35, un anti-acnéique largement prescrit comme contraceptif.

À lire aussi : Déclencher ses menstruations avec la cannelle

La pilule, une diminution de presque 10 % en 6 ans

À cette époque, plusieurs jeunes femmes se sont également plaintes d’effets secondaires assez graves. Laura 23 ans, témoigne « « C’est à partir de ce moment-là que j’ai décidé d’arrêter la pilule, qui pour moi était hyper contraignante. J’ai pris dix kilos, mon taux de sucre dans le sang a explosé et j’avais l’impression d’avoir des souffles au cœur quand je marchais. Depuis, je suis passée au préservatif. Certes, c’est moins pratique, mais ça protège des MST (dorénavant appelées IST, pour Infections sexuellement transmissibles, ndlr) et de la grossesse »

Préservatif et stérilet en hausse

Selon ce baromètre, en 2010 45% des femmes utilisaient la pilule, en 2013 elles n’étaient plus que 40,5% et en 2016 plus que 36,5%. Mais cette désaffection a profité à d’autres méthodes comme dispositif intra-utérin( DIU ou le préservatif et, en dernier lieu, à l’implant. Cependant, c’est notamment chez les 20-29 que les plus grands changements ont été constatés. La diminution de l’utilisation de la pilule est progressive, au profit du DIU, avec une d’une augmentation de 3,6 points entre 20102 et 2013, puis de l’implant (+5,5% points entre 2013 et 2016). Le préservatif quant à lui, est de plus en plus utilisé, passant de 9% à 19% entre 2010 et 2016.

À lire aussi : Règles douloureuses : les soulager tout en mincissant

Désaffection pour la pilule, mais pas désaffection pour la contraception

Comme le souligne Delphine Rahib, chargée d’étude à l’unité santé sexuelle de Santé publique France, « les principaux changements contraceptifs observés chez les 20-29 ans suivent deux tendances contraires ». Soit elles abandonnent la pilule pour des méthodes à l’efficacité plus élevée (DIU, implant), soit elles se tournent vers le préservatif, « certes efficace contre les infections sexuellement transmissibles mais moins sur le plan contraceptif. La désaffection pour la pilule n’est donc pas synonyme de désaffection pour la contraception, bien au contraire. La proportion de femmes déclarant n’utiliser aucune méthode est en baisse, passant de 13,6% en 2010 à 8% en 2016.