Le 13/05/2015 par Fabienne Kraemer
« Zéro sucre » est le titre du livre de Daniele Gerkens, journaliste à ELLE, résultat de son enquête sur le sucre : bon ou mauvais ? Pendant un an, elle a stoppé toute consommation de sucre et a observé les effets sur son poids, sa santé, son comportement alimentaire et son moral. Le sucre est-il un drogue, un poison ? Ami ou ennemi ? Voici enfin une réponse à toutes ces interrogations.
Publié le 20/04/2105
Mis à jour le 13/05/2015
Chez MonCoachingMinceur.com (MCM), nous avons voulu en savoir plus sur ses conclusions puisque le comportement alimentaire et l’index glycémique sont les deux piliers de notre :
programme.
L'auteure "
Zéro Sucre" nous raconte son expérience.
MCM : Comment vous est venue cette idée ?
DG : Il y a eu plusieurs éléments concomitants. Dans ma famille, il y a des antécédents de diabète, ma grand-mère, ma mère, ça a commencé à me soucier. De plus, depuis dix ans, suite à des traitements pour la fertilité j’ai pris des kilos, surtout au niveau abdominal, je n’ai pas réussi à tout perdre et là-dessus s’est greffé un problème thyroïdien.
Parallèlement étant la responsable « régime » de ELLE, j’entendais partout que le « sucre » était un poison, une drogue, j’ai voulu savoir ce qu’il en était réellement. J’ai alors décidé pendant un an, de ne consommer aucun sucre dit raffiné : sucre, sodas, pâtisserie, bonbons, friandises, gâteaux, yaourts sucrés, confitures, plats industriels et aussi tous les aliments du commerce qui contenaient du sucre visible ou pas. Je suis partie à la chasse aux étiquettes. Et j’ai découvert par exemple que le deuxième ingrédient d’un bouillon cube est le sucre, mais aussi que les sauces asiatiques ou encore les soupes industrielles sont pleines de sucre …
MCM : Un an c’est long ? Comment cela s’est-il passé ?
DG : Je voulais faire une fenêtre suffisamment longue pour mon corps pour qu’il se « purge » du sucre réellement et en voir les effets. Quatre saisons ça m’a semblé le bon tempo. Ça n’a pas été facile, facile. J’ai mis des semaines à m’en sortir vraiment : ne pas prendre de dessert en fin de repas, les grignotages dès que vous avez une baisse de forme etc… des habitudes solidement ancrées. Au début j’avais envie de friandises, c’était inscrit en moi, mon corps semblait réclamer sa dose de sucre.
Mais rapidement, le sucre et mon envie de lui se sont éloignés. En revanche, j’ai constaté que je mangeais plus gras : du bon beurre sur mes tartines, de la graisse de canard pour cuire mes aliments. Mais au final, au bout de quelques mois j’avais perdu du poids, alors que je mangeais beaucoup plus gras.
J’ai vu l’endocrino qui me suivait pendant l’enquête et il m’a expliqué que tous les sucres que nous consommons comme le chocolat, les friandises ou autres sont toujours accompagnés de matières grasses – souvent de très mauvaise qualité. En stoppant le sucre j’avais aussi arrêté toutes ces graisses, et mon cerveau qui a besoin de matière grasse pour faire les membranes de ces cellules, me réclamait certes du gras, mais me donnait la possibilité de choisir mes graisses. Tout naturellement, j’étais alors attirée par des matières grasses de qualité. Je mangeais en conscience des aliments bons pour moi et pour mon corps. Il s’équilibrait et tout naturellement je perdais mes kilos.
MCM : Qu’avez-vous découvert sur le sucre ? Est-ce vraiment une « drogue » ? Existe-t-il une addiction au sucre ?
DG : C’est difficile de trancher. Le sucre n’est pas une addiction dans le sens qu’à son arrêt il n’y a pas de phénomène de manque physique, pas de douleurs. Cependant, j’ai lu dans une étude américaine très sérieuse, que des rats que l’on avait rendu cocaïnomanes, à qui on proposait ensuite soit de la cocaïne pure, soit du sucre, préféraient rapidement le sucre à la cocaïne… ça se passe de commentaires, et c’est bien inquiétant, tout de même. Il faut savoir qu’aux Etats Unis aujourd’hui 10% des greffes de foies pour cirrhose sont liées à une surconsommation sucrée en particulier dans les boissons sucrées.
La consommation de sucre appelle l’envie de sucre. Plus vous mangez de sucre, plus vous en avez envie. Mais l’inverse est vrai aussi, moins vous en mangez, moins vous en avez envie. Et vous vous sentez mieux sur tous les plans. Il faut savoir que le sucre modifie aussi la flore intestinale – le microbiote – en faisant se développer des bactéries avides de sucre. Quand vous arrêtez le sucre au début ces bactéries réclament du sucre puis la flore se rééquilibre et les bactéries avides de sucre disparaissent au profit d’une flore plus adaptée.
Si le sucre n’est pas une drogue au sens du DSM5 (classification psychiatrique) c’est tout de même – de mon avis – le premier anxiolytique utilisé spontanément, une forme d’antidépresseur en vente libre, qui au final a plus d’effets secondaires que d’avantages.
MCM : Avez-vous observé des changements dans votre comportement alimentaire ?
DG : Je n’avais pas de troubles du comportement alimentaire même si je fais très attention à ce que je mange : je fais des courses au marché, je cuisine, et je fais depuis longtemps « attention » à ce que je mange. Je ne suis pas compulsive. En éliminant le sucre, mon comportement alimentaire est devenu incroyablement plus calme. Je ne faisais plus de yoyo glycémique, je n’avais plus de pulsions sucrées. Je n’ai plus besoin de sucre. Je n’ai plus de fringale dans la journée. Je me suis tournée spontanément vers un petit déjeuner avec du jambon, des œufs, du saumon ou encore du fromage. Je mange encore plus de légumes et de fruits.
Mes sensations de faim se sont clarifiées, je sais quand j’ai faim et quand j’ai suffisamment mangé.
MCM : Notre programme repose sur l’étude du comportement alimentaire mais aussi sur le classement des aliments en fonction de leur index glycémique en listes verte, orange et rouge ? Qu’avez-vous appris sur la notion d’index glycémique?
DG : Je n’ai arrêté que les aliments à fort index glycémique au final. Mais je pense que l’index glycémique si c’est un élément très intéressant, n’est pas pour autant l’Alpha et l’Omega de la nutrition. C’est assez complexe. Par exemple, les fruits. On pense que le fructose des fruits n’étant pas assimilé au niveau de l’estomac ne fait pas grossir. Leur index glycémique est très bas, car ils ne font pas augmenter la glycémie.
Mais si vous prenez un jus de fruit, c’est-à-dire si vous ingérez le sucre des fruits sans les fibres, au niveau du foie, cela génère la formation de triglycérides qui se stockent justement sur l’abdomen. Il faut donc d’après moi consommer des fruits entiers et crus, et bannir les jus de fruits qu’ils soient industriels ou maison…J’ai conclu que ce qu’il fallait surtout éviter, c’est le mélange gras – sucre en premier lieu.
MCM : Est-ce que vous êtes devenue une « no sugar » à vie ?
DG : Plutôt que « no sugar » je suis maintenant une « slow sugar ». Je consomme peu de sucres rapides et toujours pour les bonnes raisons : parce que je suis à un bon dîner et que le dessert est splendide, parce que je veux goûter à une confiture maison, parce que je fais un gâteau pour le goûter avec les enfants… Mais plus jamais de manière systématique : je ne finis pas mon repas par un dessert, ça n’a pas de sens, je choisis de grignoter des amandes, des noix si j’ai faim.
Je fuis tout sucre industriel, et j’ai arrêté tout ce qui a des sucres cachés, je surveille les étiquettes.
D’ailleurs les effets de l’arrêt du sucre vont bien plus loin, je suis plus en forme, je me sens plus légère, et pour tout vous dire ma peau est devenue bien plus belle, j’ai même perdu pas mal de rides !
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Danièle Gerkens