Psycho: écouter, déculpabiliser et motiver
Tout savoir sur le grignotage
Compulsion, culpabilité… et kilos émotionnels
Nouveaux modes de vie nomades, nouveaux produits alléchants, nouveaux packagings malins… difficile de résister à ces tentations multiples ! Si la tendance au snacking n’arrange évidemment rien, elle n’explique pas tout: le grignotage ne date en effet pas d’hier. Bien avant la naissance de l’industrie agroalimentaire et du marketing, on picorait déjà dans les bonbonnières.
Pourquoi grignote-t-on?
D’abord, parce qu’on a faim : des repas trop légers ou avalés à la va-vite ne rassasient pas toujours, et deux heures après, notre estomac réclame. Ensuite, parce qu’on est effectivement tenté : pendant la préparation des repas, à l’apéritif, à la pause café devant le distributeur, en surfant sur des sites de recettes… Nos sens sont sans arrêt sollicités par des images et des odeurs qui stimulent l’appétit.
Mais ce sont surtout nos émotions qui nous poussent à manger sans en avoir réellement besoin sur le plan physiologique. Ce peuvent être des émotions positives : comme pour Proust avec sa madeleine, un parfum ou une saveur qui nous rappelle de doux moments - des souvenirs d’enfance chéris, une ballade en amoureux, des vacances entre amis – et nous voilà l’eau à la bouche… Le plus souvent cependant, ce sont nos ressentis négatifs qui suscitent les fringales : l’ennui, la solitude, le stress, l’anxiété, et même la colère !
Manger pour se sentir mieux, avant de culpabiliser encore plus
Au bébé qui pleure, on donne un biberon, le sein, une tétine… Ce réflexe oral acquis pendant la petite enfance survit à l’âge adulte. Là encore, la nourriture sert à remplir un vide, à apaiser la souffrance, à étouffer la crise. L’acte de manger perd ses fonctions premières - nourrir notre organisme et faire plaisir à nos sens – et devient une forme d’anti-dépresseur, facile d’accès, mais à l’efficacité très momentanée.
D’autant que les grignotages, surtout s’ils sont excessifs et se portent vers des produits très riches, entrainent souvent des crises de culpabilité. Notre époque, où le snacking règne en maître, est paradoxalement marquée de deux préoccupations majeures: l’esthétique corporelle, qui promeut toujours plus la minceur, et la santé, dont la qualité de l’alimentation est perçu de façon croissante comme un garant.
Comme notre mode de vie nous incite à grignoter, il nous pousse aussi à nous imposer des règles nutritionnelles aussi vertueuses qu’intenables, qui débouchent immanquablement sur de nouveaux excès. A la clé, une estime de soi en berne, des kilos en trop, et parfois une vraie névrose alimentaire : la boulimie.
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