Brèves: l'actualité minceur et bien-être
Ce qu’on ressent quand on est en surpoids
Le 06/05/2013 par Lise Petit
D’après une étude parue dans “Obesity”, les personnes en situation d’obésité ne sont pas épargnées par le corps médical. En effet, les médecins éprouveraient moins d’empathie à l’égard de patients en surpoids.
Les médecins discriminent les personnes en surpoids
Dans notre société, il n’est pas rare que les personnes en surpoids souffrent de discrimination du fait de leur poids. Or, le corps médical, qui est censé être présent pour ces personnes et être d’un certain soutien, exercent eux aussi une discrimination particulière. L’étude a observé les comportements de 39 médecins généralistes et de 208 de leurs patients. L’excuse de la majorité des médecins concernant cette discrimination : des raisons pratiques. Le matériel ne serait pas toujours adapté : balances et appareils pour mesurer la pression artérielle en première ligne. Pour le médecin, la consultation d’une personne obèse serait plus compliquée.
Souffrant déjà d’obésité, en société, ces personnes doivent subir au quotidien le regard et le jugement des autres. Désormais, les obèses sont parfois mal reçues par les médecins. Ces consultations médicales peuvent contribuer à consolider chez le patient un regard dévalorisant et culpabilisant.
Il existe de nombreux discours stigmatisants provenant de la croyance comme quoi l’obésité serait la cause d’une simple équation entre alimentation et activité physique. En résumé, une personne obèse est accusée de trop manger et de ne pas assez se dépenser, soit de mériter un tel corps. Responsable de sa situation, la personne obèse n’aurait “qu’à se remuer” pour obtenir un corps svelte et à l’image des diktats de beauté de la société actuelle.
Pourtant, d’après Arnaud Basdevant, président du Plan Obésité, “il n’y a pas une obésité mais des obésités. Il existe plusieurs trajectoires qui mènent à l’obésité, comme il y a plusieurs types d’obésité. Cela peut dépendre du milieu social, qui valorise tel ou tel type d’alimentation depuis l’enfance, ou encore s’expliquer par des raisons hormonales.”
L’obésité dans nos sociétés
Les préjugés sociaux évoluent avec le temps : le seuil à partir duquel on est considéré comme obèse a fortement diminué au fil des siècles. L'amalgame qui dit qu’apparence et santé sont directement liées accentue la pression des obèses sur leur corpulence. D’où le nombre croissant de personnes souhaitant perdre du poids.
D’ailleurs, dans notre société et pour les femmes en particulier, être mince est mieux reconnu sur le marché du travail : une femme mince trouvera plus rapidement du travail et sera mieux payée qu’une femme en surpoids. Alors que la corpulence élevée d’un homme peut encore être valorisée et reliée à la force, les discriminations sont donc plus fortes sur le corps des femmes. Il y a seulement 100 ans, la corpulence était même synonyme de richesse et de pouvoir, notamment face aux pauvres et aux malades. Aujourd’hui, c’est la minceur qui témoigne d’un statut social élevé.
Les normes et critères de beauté changent selon nos sociétés. Si même le corps médical exerce une certaine pression sur les personnes obèses, c’est bien parce qu’on peine à se détacher du règne de la minceur et de l’idée que nous serions responsables de nos corps, à la fois esthétiquement mais aussi en terme de santé.
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