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Le procès de l’affaire Médiator s’est ouvert ce matin
Le 14/05/2012 par Marie Lascaux
Le laboratoire Servier comparaît depuis ce matin devant le tribunal correctionnel de Nanterre pour tromperie aggravée sur les risques liés au Médiator, un médicament accusé d'avoir tué 500 à 2000 patients depuis 1976.
Depuis ce matin, le tribunal correctionnel de Nanterre est le théâtre d’une procédure historique, dont l’ampleur s’annonce à la hauteur du scandale sanitaire du Médiator. Sur le banc des accusés, le laboratoire Servier, ainsi que cinq de ses cadres dirigeants, dont son fondateur, Jacques Servier, 90 ans.
Côté partie civile, plus de 600 personnes reprochent au fabricant du Médiator de les avoir « délibérément » trompés sur la composition du médicament, en ne les informant pas des risques associés de maladie cardiaque. Leurs avocats, Maîtres François Honnorat et Charles Joseph-Oudin, ont choisi de court-circuiter l’information judiciaire menée par trois juges parisiens (pour escroquerie, tromperie, homicides involontaires, etc.) et d’opter pour la citation directe, plus rapide, pour tromperie aggravée.
« Ce qui se joue à Nanterre est essentiel pour les victimes, explique Maître François Honorat. Que Servier soit condamné pour tromperie leur donnera bien plus de chances ensuite d’être indemnisées. »
Le laboratoire Servier tente de faire repousser le procès
La stratégie de la défense, menée par Maître Hervé Témime, est d’obtenir un report du procès. Deux questions prioritaires de constitutionnalité (QPC) devraient être soulevées, à commencer par la dénonciation des deux procédures parallèles. « Il nous apparaît impensable d’être jugés à Nanterre pour des faits tronqués et sur lesquels enquêtent déjà des juges d’instruction parisiens extrêmement dynamiques », plaide l’avocat.
Si le tribunal jugeait la demande recevable, le procès pourrait être reporté de trois à six mois et même être annulé par le Conseil constitutionnel, mais la Cour de cassation a déjà refusé deux fois de regrouper l’affaire à Paris.
Contre-attaque judiciaire de Servier contre les médias
En marge du procès de Nanterre, une autre audience se tenait ce matin à Paris, qui opposait le laboratoire Servier au Figaro. Le journal est mis en cause pour avoir publié le témoignage, issu du dossier d’instruction, d’une visiteuse médicale du laboratoire selon qui le Mediator était appelé « Merdiator » en interne. Servier réclame 20 000 euros au quotidien, et a également porté plainte contre six médias (Libération, le Figaro, Le Nouvel Observateur, RTL, etc.) pour violation du secret de l’instruction.
Quant aux trois médecins et au haut fonctionnaire qui avaient témoigné de pressions et de menaces à leur encontre émanant du laboratoire Servier, il feraient également l’objet d’une plainte pour diffamation, d’après le journal Libération.
Pour en savoir plus sur l’affaire du Mediator et les autres médicaments détournés pour maigir, consultez notre dossier Pilules minceur: attention danger!