Psycho: écouter, déculpabiliser et motiver
Les aliments réconfort
Le 01/02/2012 par Marie-Cécile Puissochet
Chocolat, pâte à tartiner, bonbons : autant de douceurs réputées remonter le moral, calmer les angoisses, apaiser les chagrins… Pourquoi certaines nourritures ont sur nous un effet réconfortant, et quel rôle ces aliments doudous ont-ils dans la prise de poids ?
Faire face à ses émotions, qu’elles soient positives ou négatives, ce n’est pas toujours évident, surtout dans un contexte social où les notions de réussite et de performance sont vécues comme des enjeux majeurs et fortement liées à la capacité de chacun à se contrôler et à livrer une image aussi lisse que possible.
Manger pour calmer ses émotions
La nourriture apparaît alors comme un moyen de faire écran à court terme entre soi et ces ressentis qui nous dérangent. Elle agit comme un anesthésiant, qui met notre cerveau sur pause, et ce d’autant plus si on y a été habitué enfant.
Dès la naissance, le premier lien affectif qui lie le bébé à sa mère se tisse en effet autour de l’acte nourricier, profondément réconfortant pour le tout-petit. Ensuite, qui n’a jamais été récompensé d’un bonbon ou d’un gâteau, consolé de ses chagrins d’enfant avec du chocolat ou une cuillère de pâte à tartiner ?
Si ces gestes ont été occasionnels, il ne vous en restera qu’une nostalgie de bon aloi, comme celle que cultivait Proust pour sa madeleine… En revanche, si la nourriture-récompense ou la nourriture-réconfort ont été promues par vos parents au rang de méthode éducative, il y a des chances que vous ayez conservé ce réflexe profondément ancré.
Pourquoi certains aliments nous réconfortent-ils plus que d’autres ?
Chacun cultive des souvenirs gustatifs spécifiques, liés à l’enfance, ou à des moments de vie heureux, des voyages… Mais les aliments qui ont le pouvoir de nous réconforter face aux difficultés de l’existence sont souvent les mêmes : des mets sucrés, mous ou pâteux, ou bien qui se sucent, comme les bonbons, et qui se picorent à la main.
L’appétence pour le sucré, synonyme de calories immédiates, indispensable à l’organisme pour subsister, est innée chez l’être humain. Elle vient du lactose contenu dans le lait maternel ou maternisé, qui lui donne son goût sucré, volontiers associé à la notion de réconfort.
« La texture pâteuse en bouche induit un effet de succion qui berce et tranquilise, procurant une forme de régression mentale », explique la diététicienne Florence Pujol, dans son livre Je mange et je suis bien (Puf). Chocolat, tartines, biscuits apéritifs ou sucrés, bonbons, fromages à pâte très cuite… On retrouve dans cette catégorie beaucoup d’aliments qui sont le lot quotidien des grignoteurs.
La gestuelle, répétitive, qui consiste à plonger sa main dans le paquet de gâteaux, peut aussi avoir un effet relaxant, proche de celui ressenti par les fumeurs. D’après Florence Pujol, « les personnes sensibles à cet effet consomment plutôt des petits aliments : bonbons mous en bouche ou biscuits apéritifs. »
Comment faire la paix avec nos envies de douceurs ?
Aucun aliment en tant que tel ne fait grossir, mais la consommation récurrente d’aliments doudous, qui apportent le plus souvent une charge calorique importante, sans correspondre à une vraie faim, c’est-à-dire à un besoin réel en énergie de l’organisme, se traduit généralement par des kilos en trop.
Idéalement, il faudrait avoir un rapport libre de toute émotion à la nourriture, pour qu’elle ne soit qu’une source d’énergie et de plaisir gourmand. Mais c’est plus facile à dire qu’à faire ! On peut néanmoins tendre vers ce comportement en commençant par prendre conscience de ce qui se joue quand on recherche le réconfort dans l’assiette.
Ensuite, il est intéressant d’analyser ce qu’on ressent avant la prise alimentaire – tristesse, ennui, colère, sentiments d’échec ou d’abandon – pendant – soulagement, bonheur, plénitude – et après : culpabilité, mal-être ?
Enfin, la liberté passe aussi par une forme d’acceptation consciente du mécanisme, qui consiste à se dire, par exemple : je ne me sens pas bien, et j’ai envie de chocolat ? Et bien, je m’accorde ce plaisir gourmand, je le savoure, c’est un moment agréable qui coupe court à mes émotions négatives, et surtout je ne culpabilise pas ! Vous verrez que vous serez moins tentés de finir la tablette…
Et vous, où en êtes-vous avec votre alimentation ? Pour en savoir plus, faites votre bilan personnalisé gratuit !
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