Psycho: écouter, déculpabiliser et motiver
Comprendre la phobie alimentaire
Le 25/02/2014 par Marine Quinton
Aussi appelée néophobie, ce trouble du comportement alimentaire est très fréquent chez l’enfant mais peut également se prolonger à l’âge adulte, sans que l’on sache exactement pourquoi.
Un trouble courant chez l’enfant…
Avoir peur des nouveaux aliments est un processus normal dans le développement de l’enfant. Ce trouble survient généralement entre 2 et 6 ans et s’estompe avec le temps. Comment se traduit-il ? L’enfant est terrifié et refuse systématiquement de goûter de nouveaux aliments. Elle traduit généralement une volonté de s’affirmer vis-à-vis de l’autorité parentale ou d’une réelle peur de l’intoxication et des nouvelles saveurs. Les aliments connus rassurent l’enfant et ce dernier n’acceptera de manger que des produits familiers.
...mais moins chez l’adulte
Chez l’adulte en revanche, on ne sait pas exactement pourquoi ce trouble persiste. Au quotidien, la phobie alimentaire est difficile à vivre pour la personne atteinte mais également pour son entourage. Apeuré à l’idée de manger de nouveaux aliments et de se retrouver confronté à de nouvelles saveurs (amer, acide, sucré, salé…) le malade restreint son alimentation à une douzaine de denrées qui lui sont familières et limite les sorties au restaurant ou les repas entre amis. C’est alors aux proches de s’adapter à cette phobie et de préparer des repas spécifiques au néophobe.
La néophobie : une peur incontrôlable et difficile à vivre
Ce mal peu connu chez l’adulte peut être mal interprété et il n’est pas rare d’entendre dire que le néophobe est juste une personne compliquée et capricieuse. Sauf que ce mal est bien plus complexe et douloureux qu’il ne semble l’être. Chaque repas en présence de nouvelles personnes peut être vécu comme une épreuve, notamment parce que le néophobe doit constamment expliquer le trouble dont il souffre et doit souvent faire face à l’incompréhension.
Rien ne peut pourtant expliquer ce trouble puisque, comme toute phobie, elle relève d’un aspect psychologique illogique et incontrôlable. Demander à un néophobe de goûter un nouvel aliment revient à demander à un claustrophobe de rester enfermé dans un ascenseur.
Des remèdes à la néophobie : pédagogie et patience
Bien qu’il soit tentant d’inciter un néophobe à goûter de nouvelles saveurs, il ne faut en aucun cas le forcer au risque d’intensifier son blocage. Comme avec les enfants, il faut se montrer patient, encourageant et rassurant et ne jamais oublier que ce qui parait facile pour nous est un véritable challenge pour lui : il s’agit de contrôler et d’affronter sa peur. La néophobie peut également être considéré comme un TOC par le corps médical et peut donc être traité comme tel, le but étant de réduire le stress ou la panique engendrés par la vue de nouveaux aliments. La psychothérapie comportementale peut être un bon moyen de comprendre sa peur et de travailler dessus.
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