Psycho: écouter, déculpabiliser et motiver
En finir avec les croyances alimentaires
Le 08/11/2010 par Marie-Cécile Puissochet
Les croyances alimentaires sont des convictions irraisonnées qui conditionnent en grande partie notre façon de manger. Certaines sont fondées, d’autres non : voici quelques conseils pour faire la part des choses et cultiver la sérénité face à notre assiette.
Chacun de nous vit avec un viatique de croyances liées à l’alimentation, accumulées petit à petit depuis l’enfance. Les toutes premières, nous les avons glanées en famille, notamment auprès de notre mère, surtout si elle a incarnée seule la fonction nourricière. Les injonctions des magazines et des régimes, les reportages à la télévision, les conseils du médecin ou ceux des forums internet, ont pu contribuer à nous en forger d’autres qui sont venues s’ajouter ou remplacer les premières.
Voici quelques exemples de croyances alimentaires courantes
- Le chocolat fait grossir
- L’ananas brûle les graisses
- La fraise est un fruit zéro calories
- Il ne faut pas manger de fromage le soir
- Il faut manger 5 fruits et légumes par jour
- Il faut boire 1.5 L d’eau par jour pour maigrir
Pourquoi les croyances alimentaires font grossir ?
Les aliments qui font l’objet de croyance se trouvent dotés d’une valeur morale : certains sont considérés comme « bons », d’autres comme « mauvais ». De la même façon, les conduites alimentaires seront qualifiées de vertueuses ou au contraire, de malsaines. Or, les seules fonctions objectives de la nourriture sont de nous apporter l’énergie nécessaire à notre corps, du plaisir sensoriel et même occasionnellement, une forme de réconfort.
Moraliser le rapport à la nourriture ouvre la porte à la culpabilité : dès que l’on sort du droit chemin que l’on s’est fixé, on s’en veut, on se dévalorise et on cherche à se punir, en s’imposant des frustrations supplémentaires, qui mèneront à d’autres excès et toujours plus de culpabilité… Ce cercle vicieux est responsable de bien des situations de surpoids, et le premier pas à faire pour espérer mincir durablement est de s’en libérer.
Remplacer les croyances par des pensées saines
Pour en finir avec les croyances alimentaires, il faut d’abord les repérer : ce sont les messages que nous adresse notre petite voix intérieure au moment des courses, de l’élaboration des repas et du passage à table. Toutes ne sont pas fausses, mais il convient de les prendre pour ce qu’elles sont : des éléments culturels et familiaux, et non des règles absolues, auxquelles il faudrait souscrire à tout prix. Au contraire, on peut même considérer celles qui nous viennent de la petite enfance ou d’être chers avec tendresse, mais lucidité, un peu comme la croyance au Père Noël, par exemple !
Ensuite, il s’agit de remplacer les convictions irraisonnées par des pensées saines. Cette dernière, selon Maxie Maultsby, professeur de psychiatrie au Howard University de Washington, répond à cinq critères :
- elle se fonde sur un fait objectif
- elle aide l’individu à protéger sa vie et sa santé,
- elle l’encourage à atteindre ses buts à court et à long terme,
- elle lui permet de résoudre ses conflits intérieurs,
- elle lui enseigne comment faire face à ses émotions sans avoir recours à une substance quelconque comme l’alcool, les médicaments ou la nourriture.
Comment ne plus être otage de ses croyances alimentaires ?
Comprendre d’abord que la nourriture n’est ni un bien en soi, ni un mal, mais un simple moyen de fournir de l’énergie au corps et de satisfaire les sens, est un premier pas pour retrouver une juste distance émotionnelle face à l’assiette. Chocolat, frites, charcuteries… font partie d’une alimentation normale et variée, il n’y a aucune raison de les diaboliser – il s’agit juste d’en manger avec plaisir et modération.
Se rappeler ensuite que l’équilibre alimentaire ne se joue pas sur une journée et encore moins un repas, mais plutôt sur 10 à 15 jours est également un bon garde-fou contre la culpabilité : si vous n’avez pas mangé votre portion de légumes aujourd’hui, vous l’intégrerez à vos menus demain, votre organisme ne verra pas vraiment la différence…
Enfin, être à l’écoute de son corps, de ses sensations alimentaires, et se faire confiance en tant que mangeur, permet d’éviter à la fois la restriction cognitive et les frustrations qui l’accompagnent, comme la gloutonnerie et le trop plein.
Et vous, où en êtes-vous avec l’alimentation ? Pour en savoir plus, faites votre bilan personnalisé gratuit !
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