Les dépenses de santé non couvertes par l’assurance maladie obligatoire et par l’assurance maladie complémentaire (ou mutuelle, assurances privées…) constituent ce que l’on appelle le reste à charge et doivent être payées par les patients. Il est particulièrement important dans 3 secteurs : dentaire, audioprothèse et optique car les prix sont fixés librement et ne sont donc pas encadrés.
Les frais sont tellement élevés pour la plupart, que les revenus les plus modestes ne peuvent accéder à une certaines qualité de soins. En France, un français sur quatre ne se soigne pas pour des raisons financières, même en ayant une bonne mutuelle.
Combien coûterait le reste à charge à zéro ?
Le fait de supprimer le reste à charge des ménages relatif à ces trois secteurs coûterait des sommes pharaoniques. Selon la Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques (DREES), les études réalisées sur les dépenses de santé en 2016, cette suppression du reste à charge coûterait environ 4,4 milliards d’euros par an.
Les négociations commencées le 23 janvier 2018 sont très tendues notamment avec les dentistes dont la profession laisse une une certaine liberté sur la fixation des coûts des soins dentaires. L’État souhaite revoir à la baisse ce coût afin de permettre le remboursement intégral du soin pour les ménages. Les mutuelles ont aussi été invitées à en discuter et à revoir les remboursements sur des prestations de confort comme la thalassothérapie ou l’homéopathie afin de permettre aux patients d’accéder plus facilement à des soins de première nécessité et de ne plus les payer de leur poche.
Comment mettre en place ce reste à charge à zéro ?
Pour parvenir à mettre en place ce reste à charge zéro, l’Assurance-maladie doit en même temps réglementer ces tarifs, c’est-à-dire constituer des plafonds de facturation. Ces plafonds avaient déjà été discutés lors de la négociation conventionnelle de 2017 et n’avaient pas aboutis.
Agnès Buzyn confirme le « reste à charge zéro » pour des prothèses et lunettes d’ici 2022, une des promesses de campagne d’Emmanuel Macron. Elle précise cependant que « le calendrier de mise en place ne sera pas le même pour le dentaire, l’optique et les audioprothèses ». De plus, elle a justifié sur le fait que « les trois filières seront donc traitées différemment car elles posent des questions différentes de répartition des marges entre les professions impliquées ».
Elle explique aussi le fait que « pour l’optique par exemple, est-ce plus utile de rembourser à 100 % des verres qui foncent au soleil ou bien de réduire le verre des lunettes pour les personnes ayant une myopie prononcée ? Cela va sans dire que ce dernier serait mieux à même d’être dans le panier de soins. »
En conclusion, le reste à charge à zéro est-elle une bonne chose pour les citoyens ?
Si les professionnels de santé et les fabricants de produits acceptaient de baisser les tarifs, il faudrait aussi que les assurances et complémentaires puissent faire de même des efforts financiers dans la prise en charge des soins inclus dans le panier nécessaire et intégralement remboursés sans toutefois augmenter leur tarifs ainsi que l’Assurance maladie pourrait participer davantage à certains remboursements, notamment sur les prothèses auditives selon la Mutualité française. Charge ensuite aux français de trouver une bonne mutuelle qui assurera au mieux leurs problématiques de santé.
Si tout le monde faisait cet effort, c’est sûr, les citoyens s’en porteraient beaucoup mieux ! Mais est-ce possible ? A suivre…