Nombreux sont ceux qui pensent qu’il est possible d’être en bonne santé tout en étant obèse ou en surpoids. Mais est-ce vraiment le cas ? Une récente étude, publiée le 14 Aout 2017 dans la revue European Heart Journal tend à prouver que cela n’est absolument pas possible.

26% de plus de chance d’être atteint de problèmes cardio-vasculaires

Les chercheurs du Collège impérial de Londres et de l’Université de Cambridge estiment que les personnes étant obèse ou en surpoids, ont plus de risques de contracter des maladies cardio-vasculaires. En effet, même si les taux de glycémie et de cholestérol sont normaux, tout comme la pression artérielle, ces mêmes individus ont 26% plus de chance d’être atteints d’une maladie coronarienne (maladie touchant les artères coronaires du cœur).

Les vaisseaux coronaires approvisionnent le cœur en oxygène, est dû à une surcharge pondérale, ces mêmes vaisseaux peuvent alors rétrécir. Ce qui va entraîner une réduction du flux de sang en direction du muscle cardiaque, des dépôts de graisse, de calcification et de tissu fibreux au niveau des parois des artères.

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Un profil métabolique malsain

À ce jour, cette étude est la plus importante. Les chercheurs ont analysé les données, relatives à 7637 incidents cardio-vasculaires, de plus de 500 000 personnes, dans une dizaine de pays. La chercheuse Ioanna Tzoulakis, co-auteurs de l’étude, estime que la notion « obèse et en bonne santé » n’existe pas Cette dernière estime également que les gens qui sont en surpoids et jugés « en bonne santé » n’ont pas encore un mauvais profil métabolique, mais ce qui arrivera après un premier incident cardiaque.

Ce profil métabolique malsain est lié à des taux élevés de cholestérol et de sucre dans le sang, causant ainsi de l’hypertension ce qui entraine les incidents cardiaques. C’est, pour cela que les chercheurs font la différence entre le profil métabolique et le poids.

« Nos résultats suggèrent que si un patient est en surpoids, tous nos efforts devraient être réalisés pour l’aider à revenir à un poids sain, peu importe les autres facteurs (pression artérielle, cholestérol, etc.) », conclut Camille Lassalle, principale auteure de l’étude.

Le poids ne favorise pas directement l’apparition de maladies cardio-vasculaire, mais il engendre une augmentation de la pression artérielle et du cholestérol. C’est donc cette augmentation qui pourrait causer des incidents cardiaques.

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Obèse et en bonne santé, un mythe

Une autre étude de 2015 avait déjà démontré que l’idée que les personnes obèses puissent rester durablement en bonne santé était un mythe, dans la majorité des cas. Les chercheurs du département d’épidémiologie de l’University College of London, ont suivi 2 521 hommes et femmes de 39 à 62 ans, pendant vingt ans. Ils ont mesuré régulièrement leur IMC (indice de masse corporelle), leur taux de cholestérol, leur glycémie, leur résistance à l’insuline ainsi que leur tension artérielle.

Le résultat fut sans surprise : un peu plus de 51% des obèses « sains » ayant participé à l’étude ont vu leur santé se dégrader au cours des vingt dernières années. Seuls 11% ont perdu du poids et ont donc retrouvé une bonne santé. Les 38% des participants restants, sont restés obèses et en bonne santé tout au long de l’étude.

Parmi ces participants, 181 étaient initialement considérés comme obèses, dont 66 en « bonne santé ». Au bon de cinq ans, 32% de ces derniers ont vu leur santé se dégrader, dix ans après, 41% du groupe initial des obèses en bonne santé, ne l’étaient plus.

Joshua Bell, un des principaux auteurs de cette étude souligne que « La principale hypothèse avancée pour des obèses sains c’est que leur état de santé reste stable durablement, ce qui n’est pas le cas puisque leur santé se dégrade sur le long terme », de plus « Des adultes obèses en bonne santé courent également un risque nettement plus grand de tomber malades que des personnes non obèses »

« Les personnes obèses en bonne santé courent un plus grand risque de développer des maladies cardiovasculaires que celles qui ont un poids normal et qui sont en bonne santé, même si ce risque est moindre que pour les obèses déjà en mauvaise santé », conclut Joshua Bell. « Comme le montre cette étude, les obèses en bonne santé tendent à connaître une dégradation de leur santé au cours des années », ajoute-t-il.

Il est important de savoir que, le surpoids et l’obésité concernent 1, 4 milliard de personnes de 20 ans et plus dans le monde. Selon les calculs, d’ici 2030, le nombres de personnes en surpoids pourrait atteindre 3, 3 milliards de personnes ! En à peine 12 ans, la proportion de personnes obèses est passée de 8,5 % à 14,5 %.