Une étude scientifique confirme les bienfaits de l’alimentation bio. En effet, c’est désormais prouvé, les mangeurs bios auraient 31% de moins de probabilité de devenir obèse.
Une étude récemment publiée (le 7 février 2017 plus exactement) dans le British Journal of Nutrition, compare l’évolution du poids avec la consommation d’aliments issus de l’agriculture biologique. Les résultats sont formels, plus l’on mange bio, plus le risque d’être en surpoids diminue.
Une première mondiale
Denis Lairon, un des auteurs et directeur de rechercher à l’Insem, indique qu’il s’agit d’une étude d’une ampleur inédite. Il s’agit de la première étude prospective, c’est-à-dire qu’ils ont suivi un ensemble d’individus sur une longue durée de 3 ans, tout en s’intéressant aux liens entre poids et consommation de produits bio.
Cette étude s’insère dans le cadre d’une recherche de grande ampleur et de longue durée sur les habitudes de consommation de la population française, appelée NutriNet-Santé. Les réponses de plus de 62 000 participants ont été retenues et les observations ont duré un peu plus de 3 ans.
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Un premier résultat surprenant
Le principal résultat de cette étude est que « les gens qui mangent bio prennent moins de poids avec le temps » résume Emmanuelle Kesse-Guyot, directrice de la rechercher à l’INRA. Les 62 000 participants ont été séparés en 4 groupes : le premier groupe consommaient le moins d’aliments bio, et le groupe 4 étant ceux qui en consomment souvent. Le premier résultat est indéniable : les personnes du premier groupe ont pris plus de poids que celles du groupe 4.
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Vraiment surprenant ?
Le deuxième résultat est encore plus net, si on compare ces deux groupes, toujours sur la même période, les mangeurs de bio ont probabilité de surpoids de 23% et 31 % de devenir obèses.
« C’est une différence très significative pour seulement trois années », souligne Denis Lairon.
Mais après tout, ces résultats sont-ils si surprenants que ça ? Pas forcément, car si on à l’habitude de manger bio c’est que nous avons une bonne éducation alimentaire, on accorde une attention particulière à son alimentation. C’est pour cela que les chercheurs français ont pris en compte certains critères comme : l’âge, le sexe, les revenus, le niveau d’éducation, la catégorie professionnelle, la prise de compléments alimentaires, être fumeur ou pas, la pratique d’une activité physique… afin de limiter l’impact de ces variables sociologiques.
Meilleur est la qualité du régime alimentaire, plus efficace sont les produits bios
En « stratifiant » leur étude en trois sous-groupes, les scientifiques ont obtenu un troisième résultat tout aussi impressionnant. C’est parmi les bons élèves que la différence entre les mangeurs bio et les autres est la plus marquée.
« On a distingué entre les personnes ayant une bonne, une moyenne, ou une assez mauvaise alimentation », résume Denis Lairon. « Meilleure est la qualité du régime alimentaire, plus le fait de manger bio a un effet sur le risque d’obésité », note le chercheur.
Un lien entre exposition aux pesticides et obésité
Pour expliquer cet étrange résultat, les scientifiques avancent dans leur article deux hypothèses. La première tient à la différence de qualité nutritionnelle entre aliments bios et non bios. « On sait que certains apportent plus d’oméga 3 ou d’antioxydants quand ils sont issus de l’agriculture biologique », détaille Denis Lairon.
La deuxième repose sur la contamination des aliments par les pesticides. « Les gens qui mangent bien sont de forts consommateurs de produits végétaux, tels que les fruits, les légumes, et les céréales, qui sont aussi les aliments les plus contaminés par des résidus de pesticides », rappelle Emmanuelle Kesse-Guyot. Ainsi, les mangeurs vertueux sont aussi ceux qui risquent le plus d’être exposés aux pesticides s’ils ne mangent pas bio.
Les bénéfices du bio sur la santé semblent aujourd’hui acquis. Il était donc important pour le groupe de recherche d’envisager le bio sous une approche scientifique et concrète plutôt qu’uniquement nutritionnelle. En multipliant ces initiatives, les résultats d’étude comme celle-ci pourront donc influencer les consommateurs dans leurs habitudes et mobiliser davantage les politiques de santé à la prévention pour une alimentation saine et bio.