Cette pratique aurait un effet neuro-protecteur, en amoindrissant la perte du volume cérébral consécutif à l’âge.

Des chercheurs de l’Université de Californie à Los Angeles se sont penchés sur la question du vieillissement cérébral et des effets de la méditation. En vieillissant, la matière grise diminue, mais la méditation permet de limiter cette perte. La réduction se fait après l’âge de vingt ans, il est important de commencer la méditation passé cet âge-là.

L’ensemble du cerveau est affecté par la méditation

Les chercheurs ont mené une étude sur 100 personnes, parmi elles, la moitié a pour habitude de méditer depuis de nombreuses années, l’autre moitié vient à peine de commencer.  Cette recherche leur a apporté des réponses inattendues : «  Nous pensions observer des effets limités à certaines régions cérébrales associées à la méditation. Au lieu de cela, nous avons observé un effet étendu bien au-delà de ces régions, dans tout le cerveau à vrai dire «  a confié le docteur Florian Kurth, co-auteur de l’article.

La taille du cerveau diminue

Méditer d’accord, mais il faut s’y mettre vraiment et pour longtemps. Certains des volontaires pratique la méditation depuis plus de vingt ans, jusqu’à 46 ans !

Les chercheurs ont utilisé un IRM et ont observé en temps réel l’activité cérébrale des sujets. Ils sont formel sur un point : la matière grise diminue aussi chez les pratiquants de méditation mais bien moins que chez les autres sujets.

Par quel mécanisme ?

Il est vrai que quand on regarde quelqu’un méditer, il semble se reposer. Pas du tout ! En réalité, les personnes qui méditent pratiquent un exercice mental puissant. Celui-ci consiste à entrainer son esprit à focaliser son attention sur ses sensations, sur le moment présent. Puis à apprendre peu à peu à les réguler, le but étant de ne pas laisser se distraire.

Cela semble assez simple, mais bien au contraire, c’est très difficile et demande un entrainement sérieux. L’esprit se détache sans cesse de l’objet de son attention. Une pensée, un son, une sensation et voilà ! L’esprit vagabonde et tout l’exercice consiste donc à prendre conscience de ce vagabondage et à ramener son attention à nouveau sur l’objet.

Méditer : un exercice qui se révèle très exigeant.

Selon les auteurs américains, comme toute activité mentale intense, la méditation stimulerait ainsi la genèse des branches des neurones et des connexions. Au final, ces micro-changements anatomiques aboutissent à un gain global de matière grise qui compenserait la perte due à l’âge

En 2005, c’est grâce au Dr Sarah Lazar, du Massachusetts General Hospital, à Boston qu’a été détecté ce changement. En effet, elle a remarqué que chez les « méditants » réguliers, le tissu cérébral du cortex préfontal gauche avait épaissi. Ce dernier est impliqué dans le processus cognitifs, émotionnels et le sentiment de bien-être.

Bien d’autres vertus pour la méditation

La méditation améliore l’attention mais pas seulement. Catherine Kerr chercheuse à l’université Brown (Providence, États-Unis) présentait elle aussi sa théorie dans une publication (Frontiers in Human Neuroscience, 2013) : l’exercice mental permettrait d’apprendre à moduler ses sensations, tel le bouton du volume d’une chaîne stéréo. Catherine Kerr note que cette capacité à réguler ses sensations est indispensable au bien-être, qu’elle peut aider les personnes dépressives à gérer les pensées négatives ou les malades leurs douleurs chroniques.

On peut conclure que cette étude est très encourageante, mais elle n’établit (pas encore) de lien concret entre les résultats observés et la méditation. Cependant, les chercheurs restent très positifs et il est clair que l’anatomie cérébrale des personnes qui font de la méditation peur permet de traiter plus rapidement les informations.