Ces dernières années, la viande transformée a été accusée de causer plusieurs cancers, et  elle continue de soulever de nouvelles inquiétudes. Selon une étude menée par des chercheurs de l’Inserm, l’Institut français de la santé et de la recherche médicale, la consommation de quatre portions par semaine de saucisses, jambons, pâtés, rillettes ou de viande fumée serait associée à une aggravation des symptômes de l’asthme.

En quoi a consisté cette étude publiée dans la revue médicale Thorax ?

Pour étudier le rôle de la charcuterie sur l’asthme, les chercheurs de l’Inserm ont suivi pendant 7 ans près d’un millier de personnes, dont environ 400 étaient asthmatiques. Les volontaires ont été séparés en trois groupes, en fonction de leur consommation de charcuterie par semaine.

Les personnes suivies ont été interrogées entre 2011 et 2013 pour savoir si elles avaient présenté des symptômes de la pathologie depuis leur recrutement. Les difficultés à respirer, les oppressions thoraciques et les essoufflements sont les signes caractéristiques de l’asthme.

Quels ont été les résultats obtenus para les chercheurs ?

Une consommation de charcuterie en grande quantité est associée de façon directe à l’aggravation des symptômes de l’asthme pour 20% des patients.

Les chercheurs ont conclu, en tenant compte de certains facteurs comme l’âge, le tabagisme, l’activité physique et le sexe, que ceux qui mangeaient plus de jambon et de saucisson avaient un risque accru de 76 % de présenter des symptômes d’asthme, par rapport à ceux qui en mangeaient le moins.

Donc plus la consommation est élevée, plus le risque augmente. Mais plus étonnant encore, c’est le fait que la forte consommation de charcuterie soit associée à l’apparition des symptômes asthmatiques chez des personnes qui n’ont officiellement jamais eu d’asthme.

Comment les chercheurs expliquent ils leur conclusion ?

Les études ont démontré que la charcuterie contient certains additifs qui sont ajoutés pendant la fabrication des charcuteries, et qui pourraient provoquer des dommages du tissu pulmonaire. Ces additifs, utilisés pour faciliter sa conservation, sont les nitrites, qui favorisent certains cancers digestifs et l’inflammation des voies respiratoires. De même, le sel et le gras saturé contenu dans ce type de produits, sont suspectés d’avoir un impact sur l’asthme.