Prendre l’avion, quel bonheur ! C’est la promesse d’un beau voyage et d’une découverte à venir d’un nouveau pays. Mis à part votre bilan carbone catastrophique, un autre problème peut subvenir : des oreilles bouchées voire même douloureuses qui transforment le voyage idyllique en chemin de croix.
Quand vous montez en altitude, la pression de l’air dans la cabine diminue, tandis que la pression dans votre oreille moyenne reste constante. Imaginez votre tympan comme un petit tambour élastique ; s’il est tiré trop fortement d’un côté par une différence de pression, il génère une tension et donc une douleur.
Ce phénomène touche pratiquement tout le monde à un moment ou à un autre, même si on l’oublie vite une fois les pieds sur terre. Heureusement, il y a des moyens simples mais efficaces pour équilibrer cette pression et redonner à vos oreilles leur état de grâce.
Des gestes aussi basiques que mâcher un chewing-gum ou avaler sa salive peuvent activer les muscles autour de la trompe d’Eustache, ce petit canal qui relie votre gorge à votre oreille moyenne. En s’ouvrant, la trompe permet à l’air de circuler et de rétablir l’équilibre de pression, faisant disparaître ce malaise aussi vite qu’il est apparu.
Voici 10 solutions pour déboucher une oreille bouchée en avion.
Pourquoi les oreilles se bouchent-elles en avion ?
Le phénomène de l’oreille bouchée en avion est en réalité une collision entre la mécanique humaine et la physique atmosphérique. Pour être précis, c’est lorsque la pression de l’air dans votre oreille moyenne ne peut pas s’ajuster assez rapidement pour correspondre à la pression de l’air à l’extérieur de votre corps. Ce déséquilibre empêche votre tympan, ou membrane tympanique en termes plus scientifiques, de vibrer comme il le devrait, ce qui peut provoquer une gêne ou même de la douleur.
La trompe d’Eustache, ce petit conduit qui fait le lien entre votre oreille moyenne et votre gorge, joue un rôle central. Elle est en quelque sorte la sentinelle de la pression, ouvrant et fermant pour permettre à l’air de circuler et équilibrer la pression de chaque côté du tympan.
Dans le confort du niveau de la mer, cette régulation se fait si naturellement que nous ne la remarquons même pas. En altitude, toutefois, la pression de la cabine change plus rapidement que ce que la trompe d’Eustache peut compenser.
Le terme médical pour cette condition est le « barotraumatisme auriculaire » mais la plupart du temps, il s’agit davantage d’un inconfort passager que d’une urgence médicale. Cependant, il ne faut pas le prendre à la légère, surtout si vous êtes un voyageur fréquent ou si vous êtes déjà sujet à des problèmes d’oreille.
Pourquoi est-il difficile de déboucher ses oreilles une fois l’avion en l’air ?
Le rôle des rhumes et des allergies dans le blocage des oreilles pendant un vol est souvent sous-estimé. En effet, ces conditions peuvent provoquer une inflammation des membranes muqueuses qui, à son tour, perturbe le fonctionnement de la trompe d’Eustache. Cette dernière, normalement chargée de réguler la pression de l’air dans l’oreille moyenne, se trouve alors incapable de s’ouvrir et de se fermer de manière optimale.
Que se passe-t-il si vous volez dans cet état ? Le meilleur scénario possible est une gêne ou une douleur auriculaire. Le pire ? Des complications plus graves comme la rupture du tympan ou des saignements dans la cavité derrière celui-ci.
Alors que certains professionnels de la santé conseillent d’éviter tout bonnement de voyager si vous avez le nez bouché, ce n’est pas toujours une option viable, surtout si des obligations familiales ou professionnelles vous appellent loin de chez vous.
Une alternative plus réaliste serait de minimiser le nombre de vols avec escale. Ce n’est pas la durée du vol qui compte, mais le nombre de fois où vous montez et descendez. En privilégiant les vols directs, vous réduisez les occasions pour ces fluctuations de pression d’affecter vos oreilles, rendant ainsi votre voyage plus supportable.
10 astuces pour déboucher ses oreilles en avion
Déboucher vos oreilles pendant un vol n’a pas à être un casse-tête. Voici quelques méthodes efficaces pour atténuer l’inconfort :
- Bâillements et conversations
Ouvrir la bouche active la trompe d’Eustache et aide à équilibrer la pression de l’air. Un simple bâillement feint ou une conversation peuvent faire des merveilles. Répétez cette action toutes les quelques minutes jusqu’à soulagement.
- Mastication et sucreries
Avoir du chewing-gum ou des bonbons à sucer peut faciliter l’ouverture de la trompe d’Eustache. Le chewing-gum à la menthe est particulièrement efficace grâce à sa capacité à stimuler la salivation et la déglutition.
- Hydratation
Boire de l’eau peut hydrater les muqueuses, rendant ainsi la trompe d’Eustache plus réceptive aux changements de pression. L’hydratation est également fondamentale pour le bien-être général.
- Décongestionnants
Un spray nasal à action prolongée peut être utile pour réduire l’inflammation des voies nasales, améliorant ainsi le fonctionnement de la trompe d’Eustache.
- Manœuvre de Toynbee
Pincez votre nez et avalez en même temps pour un débouchage efficace.
- Variante de la manœuvre de Valsalva
Inspirez profondément, retenez votre souffle, pincez votre nez et expirez doucement comme si vous souffliez dans un ballon, tout en appliquant une légère pression vers le bas.
- Restez éveillé
Le sommeil pendant les phases de décollage et d’atterrissage augmente les risques de douleurs aux oreilles.
- Bouchons d’oreille
Utilisez des bouchons spécialement conçus pour les variations de pression. Ils régulent la pression grâce à un filtre unique.
Ces dispositifs sont équipés d’un filtre unique, souvent en céramique ou en plastique poreux, qui permet à l’air de passer à un débit contrôlé. Le concept est assez simple mais efficace : le filtre régule la vitesse à laquelle la pression de l’air change dans l’oreille moyenne, donnant ainsi à la trompe d’Eustache plus de temps pour s’adapter aux nouvelles conditions de pression.
En ralentissant la vitesse à laquelle ces changements de pression atteignent le tympan, ces bouchons aident à minimiser ou à éliminer les symptômes inconfortables associés à la pression de l’air, comme les douleurs ou les sensations de plénitude dans les oreilles. Ils sont particulièrement utiles pendant le décollage et l’atterrissage, moments où les changements de pression sont les plus rapides et les plus susceptibles de causer des problèmes.
Ces bouchons d’oreille sont souvent fabriqués à partir de matériaux hypoallergéniques et sont disponibles en différentes tailles et formes pour s’adapter à différents canaux auditifs. Certains sont réutilisables, tandis que d’autres sont jetables.
- Application de chaleur
À votre arrivée, si vos oreilles demeurent bloquées, une bouillotte ou un gant de toilette chaud peut offrir un soulagement.
La chaleur dilate les tissus et favorise la circulation sanguine. En appliquant une source de chaleur près de l’oreille, les tissus environnants, y compris la trompe d’Eustache qui relie votre oreille moyenne à votre gorge, se dilatent légèrement. Cette dilatation peut faciliter l’ouverture de la trompe d’Eustache, permettant ainsi à l’air de circuler plus librement et équilibrant la pression entre l’oreille moyenne et l’atmosphère extérieure.
La chaleur favorise également la circulation sanguine dans la région, ce qui peut aider à réduire l’inflammation et le gonflement qui pourraient être à l’origine du blocage. De plus, la chaleur peut avoir un effet apaisant sur les muscles et les tissus environnants, offrant un soulagement immédiat de la douleur ou de la gêne.
- Tubes d’égalisation de pression
Cette option extrême peut être envisagée en cas de problèmes persistants, bien que ces tubes puissent présenter des risques d’infection ou de perforation du tympan.
Soulagement une oreille bouchée en avion chez les enfants durant le vol
Il est fréquent que les enfants ressentent un malaise au niveau des oreilles pendant le décollage et l’atterrissage, en raison du développement encore incomplet de leurs systèmes auditifs.
Heureusement, plusieurs des méthodes qui soulagent les adultes sont aussi efficaces pour les plus jeunes. L’allaitement ou le biberon pendant ces phases du vol peuvent être efficaces pour les bébés en activant le mécanisme de succion, tout comme l’utilisation d’une sucette. Pour les enfants d’un certain âge, mâcher du chewing-gum ou sucer des bonbons durs peut aussi être bénéfique.
Si votre enfant est atteint d’un rhume sévère ou d’une infection de l’oreille, reconsidérer le voyage peut être une sage décision, ou à défaut, être prêt à gérer un inconfort supplémentaire.
Voler avec une otite : une mauvaise idée
L’otite, une inflammation aiguë de la caisse du tympan, peut être soit virale soit bactérienne. Prendre l’avion en souffrant d’une otite est fortement déconseillé, car cela peut causer des dommages sérieux à votre système auditif. Pour évaluer la gravité de votre cas, il est recommandé de consulter un spécialiste ORL.
Durée de l’inconfort auditif post-vol
Si l’inconfort lié aux oreilles bouchées persiste plusieurs jours après le vol, une consultation avec un ORL s’impose pour éliminer le risque d’une otite barotraumatique, ou barotraumatisme de l’oreille.
Ce type d’otite est déclenché par les changements rapides de pression atmosphérique et peut nécessiter un traitement médicamenteux à base d’anti-inflammatoires et de décongestionnants nasaux.
Dans de rares cas, une otite barotraumatique peut conduire à une perforation du tympan ou affecter l’oreille interne, engendrant des symptômes tels que des acouphènes, des vertiges ou même une perte auditive. En présence de ces symptômes, une fistule périlymphatique pourrait être suspectée et une intervention chirurgicale pourrait s’avérer nécessaire.