Des chercheurs américains ont réussi à fabriquer un tissu cardiaque humain fonctionnel dans une feuille d’épinard. L’idée peut paraître surprenante, mais les résultats sont très positifs pour le futur des maladies cardiovasculaires.

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Riche en nutriments et faibles en calories, les épinards sont un ajout sain à vos plats et vos jus. De plus, à l’instar des autres légumes à feuilles, les épinards contiennent des vitamines A, B2, B6, C, E et K, ainsi que du calcium, du folate, du fer, du magnésium et du manganèse.

De nombreuses études ont montré que les épinards sont très bénéfiques pour la santé cardiovasculaire, ainsi que pour la vision et le système immunitaire. Connu depuis longtemps, le magnésium présent dans les épinards peut aider à réduire votre tension artérielle et donc à favoriser votre santé cardiovasculaire.

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Mais plus récemment, des scientifiques ont réussi à recréer des tissus cardiovasculaires avec une feuille d’épinard. Ceci est une première qui pourrait enfin permettre de rattraper le manque de donneur d’organe.

Les deux scientifiques se sont inspirés d’une feuille d’épinard qu’ils avaient sous leurs yeux pendant un déjeuner. Glenn Gaudette et Joshua Gershlak, les deux chercheurs à l’origine de cette découverte racontent au Washing Post comment leur est venue cette idée.

« Quand j’ai regardé la feuille d’épinard, sa tige m’a rappelé une aorte » raconte Joshua Gershlak dans Science alert.

Comme l’explique leur étude, publiée dans la revue Biomaterials, l’épinard possède en effet un système de nervures qui parcourt ses feuilles à la manière de notre propre réseau sanguin.

L’étape de la « décellularisation »

Afin d’arriver à un tissu compatible avec le corps humain, les chercheurs ont d’abord enlever les cellules végétales de la feuille. C’est ici qu’entre la décellularisation. Ils ont trempé les feuilles dans une solution afin d’éliminer les cellules végétales. Cela leur permet donc de préparer le tissu, ils gardent ainsi la membrane mais sans le matériel cellulaire.

Un tissu décellularisé est d’autant plus intéressant car il réduit les risques de rejet lors d’une greffe puisque les cellules du donneur peuvent coloniser la structure sans obstacle, comme l’explique Futura Sciences. 

À la fin, les chercheurs ont obtenu une structure transparente, composé donc en cellulose, qui conserve toutes ces ramifications. En d’autres termes, une matière biocompatible et biodégradable déjà utilisée dans la conception de tissus humains en médecine régénérative.

La structure veineuse du végétal permettrait de faire circuler le sang dans le cœur.

Les scientifiques recellularisent ensuite la membrane de la feuillle avec des cellules humaines. Celles-ci colonisent la surface interne des vaisseaux du légume et le transforment en une sorte de mini-cœur où les fluides sont aptes à circuler.

Cette technique présente un intérêt pour les personnes qui ont été victimes d’un infarctus. Certaines parties de leur muscle cardiaque endommagé n’arrivent plus à se contracter. Elles ont alors besoin d’une greffe, mais il n’y a pas assez de donneurs.

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« Des résultats prometteurs »

Bien entendu, la route est encore longue avant que cette méthode soit appliquée au quotidien dans les blocs opératoires. « Actuellement, on ne sait pas encore comment le système vasculaire de la plante serait intégré dans le système vasculaire humain natif et s’il y aurait une réponse immunitaire », détaillent les auteurs dans les conclusions de l’étude. Mais l’espoir est permis.